Vous avez dit gouvernance ?

février 2020

Rencontre avec Pierre Laporte, Fondateur du cabinet Governances.

Avec le poids croissant de la régulation de l’économie à l’échelle mondiale qu’apporte la gouvernance aux entreprises ?

« La gouvernance donne aux entreprises la structure et l’organisation nécessaires pour affronter la réalité des environnements dans lesquelles elles évoluent, en particulier des risques auxquelles elles sont exposées, internes et externes. Être organisé et avoir pensé son organisation est un gage d’efficacité et de pérennité pour affronter les situations. »

En quoi votre positionnement vous distingue sur le marché du Conseil et de la compliance ?

« Notre cabinet se caractérise par la très grande expérience de chacun de ses membres dans des domaines variés de la compliance et par le fait que chacun a été exposé à différents sinistres ou situations extrêmes qui nous donnent un grand recul sur les risques auxquels sont confrontés nos clients. A titre d’exemples, nous avons affrontés des enquêtes de la Commission Européenne pour cartels illicites, des enquêtes du Parquet National Financier, du US Department of Commerce, de l’Office of Foreign Asset Control (OFAC) américain, du Serious Fraud Office, de la Banque Mondiale et des autorités de la concurrence ou anti-corruption dans de très nombreux pays. Il en est de même en matière de protection des données personnelles, en matière douanière ou en matière de lutte anti blanchiment. Ces nombreuses expériences sont un atout qui rendent notre approche très opérationnelle. Nous concevons notre rôle de conseil comme celui de soutenir le développement du business partout dans le monde grâce à une gouvernance pragmatique et une compliance opérationnelle. »

A quel niveau d’expression la gouvernance de l’entreprise doit se situer ?

« Il n’y a pas une gouvernance mais autant de gouvernance qu’il y a d’activités différentes dans l’entreprise. Il convient que l’entreprise ait une gouvernance pour son fonctionnement (un conseil d’administration, des comités de ce conseil, des fonctions supports suffisamment fortes pour jouer un rôle de conseil effectif). Il faut aussi une gouvernance pour la compliance. La question est : comment organise-t-on au sein de l’entreprise la nécessité de se conformer aux règles du jeu économique dans les différents marchés ou celle-ci opère ? Quels contrepouvoirs sont mis en place pour que la direction ou les commerciaux ne fassent pas prendre des risques à l’entreprise qui risquent de la déstabiliser ou de la faire disparaître compte tenu de leur gravité ? 

En cela, les communicants ont aussi un rôle essentiel à jouer dans la promotion de la bonne organisation et de la bonne gouvernance de leur entreprise. Seule une entreprise bien organisée, disposant de contrepouvoirs effectifs et efficaces crée de la valeur pour ses actionnaires, ses salariés, ses dirigeants et ses parties prenantes. Les exemples sont très nombreux d’entreprises de toutes tailles qui se voient gravement déstabilisées et dont la réputation est durablement ternie. C’est toujours parce que les contrôles internes n’ont pas fonctionné que des individus, dirigeants ou salariés entraînent l’entreprise dans des comportements hasardeux ou illégaux. Ces derniers se révèlent à la fin trop risqués en comparaison des bénéfices à court terme tirés de ces actes. »